Headlines:

BAD-Gouvernement-Secteur privé et Société civile : nous engrangerons des résultats pour transformer l’Afrique

Zéneb Touré

Zéneb Touré

«Pour la BAD, la société civile est un acteur de développement à part entière, sans lequel, la mise en œuvre des projets est vouée à l’échec. La nomination d’une Conseillère auprès du président de la BAD, est un signal fort. Mais comment engranger de meilleurs résultats ? La BAD va renforcer sa coopération avec ces organisations et mieux refléter le nouveau paradigme de développement. » Zéneb Touré, Chargée principale d’engagement avec la Société civile à la BAD, en a discuté avec AnnualMeetings Daily, en marge des Assemblées annuelles à Lusaka.

Pouvez-vous faire un bilan de la collaboration entre la BAD et la société civile ces cinq dernières années ?
Ces cinq dernières années, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a déployé des efforts visant à renforcer son engagement avec la société civile. Le cadre d’engagement (CSO Framework) adopté par la Conseil d’administration de la BAD en 2012 est un parapluie bien articulé pour faire avancer cet agenda. En 2014, la BAD a élaboré une cartographie des organisations de la société civile (OSC) dans tous les pays africains, qui a produit une base de données des OSC en Afrique. La BAD  a aussi fait son auto-évaluation en matière d’engagement avec la société civile, qui a montré ses forces et faiblesses. Cette évaluation a surtout montré que la Banque a fait des progrès dans l’engagement des OSC depuis l’adoption du cadre d’engagement, en particulier dans le cadre de l’élaboration dans la politique et la stratégie de formulation.
Le Forum des organisations de la société civile, organisé systématiquement chaque année, depuis cinq ans, en marge des Assemblées annuelles de la BAD, en est l’une des résultantes. Depuis cinq ans donc, cette rencontre fait partie intégrante du programme des Assemblées annuelles.

Un Comité conjoint BAD-OSC a été revitalisé en 2015, présidé par le Vice-président des opérations.  La nouvelle politique de divulgation et d’accès à l’’information de la BAD a clairement recommandé que soit mise à la disposition des OSC, plus d’informations. Il en résulte l’organisation des  journées portes ouvertes avec les OSC « CSO Open Days » dans les pays membres régionaux (PMR) par les Bureaux pays, afin de permettre aux OSC de faire connaissance avec la Banque et être mieux informées de ses activités et portefeuille dans les pays.

Enfin, conscient du rôle prépondérant de OSC dans la réalisation des cinq nouvelles priorités de l’institution, le président Akinwumi Adesina a signalé un engagement fort pour la collaboration avec cette entité, avec la nomination récente d’une Conseillère Spéciale auprès du Président, chargée des Organisations de la Société Civile et des Organisations Communautaires de Base. C’est la première fois dans l’histoire de l’institution que cette thématique est portée par une responsabilité aussi élevée.

Il ne fait l’objet d’aucun doute que des efforts ont été déployés depuis près de cinq années pour mieux collaborer avec la société civile. Cependant, cet engagement n’est pas toujours intégré de manière systématique dans les opérations de la BAD et reste largement tributaire de la sensibilité et de l’intérêt des individus sur la question.

Comment comptez-vous travailler avec ces organisations de la société civile sur les nouvelles priorités de la BAD ?
Comme vous le savez, le Groupe de la Banque a recentré ses activités sur cinq domaines prioritaires qui seront mis en œuvre avec le concours du secteur privé et des OSC. La BAD compte mettre les OSC au cœur de ses cinq domaines prioritaires (High 5s), et  c’est d’ailleurs l’objectif du Forum des Organisations de la Société Civile, organisé à ces Assemblées annuelles, le 26 mai 2016 à Lusaka. L’objet de ce forum est de structurer un dialogue de haut niveau entre les OSC et la haute direction de la BAD concernant l’orientation stratégique que l’institution va imprimer aux trois domaines prioritaires des cinq, notamment l’énergie, l’agriculture et l’emploi pour les jeunes. Nous attendons de ce forum des commentaires sur notre approche afin d’intégrer les contributions de la société civile dans l’initiative de la BAD visant à améliorer nos actions autour de ces priorités, et surtout, de nous dire comment et de quelle manière les OSC pourraient participer ou contribuer à la mise en œuvre de ces initiatives, en privilégiant les domaines dans lesquels elles possèdent des avantages comparatifs.

Que va faire différemment la BAD avec les OSC pendant la prochaine décennie ?
Zéneb Touré : Le contexte actuel de la BAD est tributaire du contexte global, du rôle et des contributions de la société civile dans la croissance inclusive, la réduction de la pauvreté et de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Aussi, la perception que la société civile est un acteur de développement à part entière tend à s’améliorer dans nos PMR, quoiqu’à des degrés divers, et cela va se renforcer dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030.

Pour notre part, les stratégies et les programmes de la BAD doivent donc refléter ce nouveau paradigme de développement, que les défis de développement de l’Afrique ne peuvent être résolus que grâce à un effort de collaboration tripartite Gouvernement- Secteur privé- Société civile.

Nous devons donc travailler différemment en renforçant nos mécanismes de partenariats avec la société civile. Les engagements et les politiques actuelles de collaboration avec les OSC, même si elles sont pertinentes, doivent être renforcés pour ajouter une plus grande valeur au partenariat qui doit être plus systématique au niveau de nos processus, mais surtout au niveau de nos opérations.

Nous comptons, dans cette perspective, redynamiser nos partenariats avec les  organisations de la société civile, qui seront dorénavant au cœur des cinq domaines prioritaires de la BAD, ce pour permettre à notre institution d’engranger de meilleurs résultats et d’atteindre son ambition de transformation de l’Afrique.

happy wheels 2

PROMOTIONS