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Views of AfDB Experts andYoung Professionals

Séliatou Anglade KayodéSéliatou Anglade Kayodé, Senior Investment Officer, Private Sector Department

«Sans entrer dans un débat philosophique, je pense qu’il est primordial de changer ce que nous sommes, individuellement et collectivement, au niveau de la Banque, afin de changer le monde qui nous entoure.»

  Que pensez-vous du thème des Assemblées annuelles de cette année : la transformation structurelle de l’Afrique.  Quelles pourraient être selon vous, les priorités pour amorcer cette transformation du continent ?

Au moment où l’Union Africaine célèbre son cinquantenaire, il est logique que la Banque Africaine de Développement s’inscrive dans l’esprit de la renaissance Africaine en mettant l’accent sur la transformation structurelle de notre continent. Les priorités, à mon avis, sont toujours les mêmes, quel que soit le pays, le continent, ou même l’époque: bonne gouvernance et leadership. Ces deux ingrédients sont indispensables pour garantir une stabilité politique et une paix sociale assurant l’accès à l’éducation et au savoir, le développement d’infrastructures durables et du secteur privé, notamment des petites et moyennes entreprises. La bonne gouvernance et le leadership sont indissociables de la croissance inclusive qui permettra une réduction de la pauvreté.

 Que devra-t-on faire différemment (et comment ?) pour engager la transformation de l’Afrique ?

 « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » disait Gandhi. Sans entrer dans un débat philosophique, je pense qu’il est primordial de changer ce que nous sommes, individuellement et collectivement, au niveau de la Banque, afin de changer le monde qui nous entoure. Ce changement devrait s’appuyer sur les valeurs de la Banque, l’excellence, l’esprit d’équipe, l’intégrité, le professionnalisme et la transparence. Quel que soit notre grade, notre complexe, notre âge ou nos origines, nous avons tous un rôle à jouer et une marge de manœuvre beaucoup plus importante que nous le pensons pour mettre en œuvre au quotidien les valeurs de la Banque. C’est seulement à ce prix que la Banque se transformera, et pourra jouer un rôle prépondérant dans la transformation de l’Afrique qui est en marche et qui se fera, d’ailleurs, avec ou sans la Banque.

 Vous avez entamé votre carrière à la Banque comme jeune professionnel. En tant que futur responsable de la Banque, quels liens faites-vous entre gouvernance et politique et la transformation du continent ?

 Certes, être un jeune professionnel constitue un avantage car cela permet d’avoir une connaissance plus approfondie de la Banque grâce aux rotations effectuées pendant les trois années du programme. Pour autant, nous avons tous un rôle à jouer, nous avons tous un potentiel à démontrer et nous contribuons tous au développement de notre continent, quelle que soit notre position au sein de la Banque. Pour moi, la bonne gouvernance et le leadership est un préalable à toute politique qui se veut durable, juste et réellement axée sur le développement du continent. En ce sens, la transformation de l’Afrique ne peut pas être dissociée de la bonne gouvernance et du leadership.

 Parlant de la stratégie décennale, le président de la Banque a dit: “En l’absence d’un bon plan d’action, l’engagement et la coresponsabilité, ne saurait donner un bon résultat.» How do you hope to contribute towards this strategy?

 Tout simplement en appliquant au quotidien, avec les outils dont nous disposons, ce qui est préconisé depuis des années, répété maintes fois et redit dans de nombreux rapports. Je parle de la bonne gouvernance, du leadership, du respect des règles, de l’intégration des valeurs de la Banque dans notre vie quotidienne, à savoir l’excellence, l’esprit d’équipe, l’intégrité, le professionnalisme et la transparence. Ce serait bien d’ailleurs, d’avoir régulièrement (une fois par an par exemple) des journées « corporate » sur le thème des valeurs de la Banque. Cela permettrait à chacun de réfléchir sur l’application de ces valeurs dans son travail. La stratégie décennale représente une opportunité majeure pour transformer le continent afin de réduire la pauvreté. Le plus difficile sera de la mettre en œuvre et de l’intégrer dans notre travail quotidien. En ce sens, il est important d’incorporer les objectifs, les priorités opérationnelles et les domaines d’intérêt de la stratégie décennale au moment de la genèse des programmes de travail. Cela permettrait une implémentation plus fluide de la stratégie et contribuerait à la réduction de la pauvreté sur notre continent.

Pierre Kouacou KanPierre Kouacou Kan, Technical Engineer, General Services Department, CGSP

« La transformation qui bénéficiera aux africains se fera par les africains eux-mêmes, à condition qu’ils soient bien formés »

 Le thème des Assemblées annuelles, cette année, c’est la transformation structurelle de l’Afrique.  Quelles pourraient être selon vous, les priorités pour amorcer cette transformation du continent ?

 Outre les grandes priorités de développement énumérées dans la stratégie à long terme de la Banque, notamment les infrastructures, la bonne gouvernance et l’intégration, je pense que les gouvernements africains doivent encourager la création de petites et moyennes entreprises pour résorber le chômage des jeunes.

 Dans la plupart des exposés effectués dans le cadre de la transformation structurelle de l’Afrique, l’emploi des jeunes s’est avéré être l’une des préoccupations des gouvernements. Moi, je dirai même que le chômage des jeunes dans nos pays doit être traité comme l’une des priorités pour la transformation structurelle de chaque pays. En résolvant le problème de chômage des jeunes, nos gouvernements contribueront à réduire la pauvreté, car, en Afrique, un seul jeune qui travaille a au moins une vingtaine de bouches à nourrir.

 Que devra-t-on faire différemment (et comment ?) pour engager la transformation de l’Afrique ?

 Dans ce cadre, je pense que nos pays chercheront à améliorer la qualité de la formation et le développement des compétences.

 La contrainte essentielle à l’embauche des jeunes africains en général et en Côte d’Ivoire en particulier, c’est le manque de compétences ou d’expériences adéquates. En effet, les instituts et Ecoles de formation ne disposent pas d’outils de formation adaptés aux besoins des entreprises et le premier emploi semble être le lieu d’apprentissage véritable. La crise économique et sociopolitique traversée par la Côte d’Ivoire a accentué le manque d’emplois, spécialement l’emploi décent et aussi de formation compétitive.  Il faut accroître les opportunités d’emplois par des mesures d’incitation à la création d’entreprises à haute intensité de main-d’œuvre et à l’auto emploi et par la promotion des métiers agricoles et de l’agro-industrie. Après la crise en Côte d’Ivoire, par exemple, les entreprises peinent à trouver certains profils qualifiés correspondant à leurs critères de recrutement. Suivant les secteurs, les entreprises trouvent difficilement des compétences pointues, spécifiques à un poste donné. Il est alors nécessaire d’établir des partenariats entre les entreprises, les instituts de formation et les ministères chargés de la formation, pour encourager le développement des compétences techniques des jeunes par accroissement de leurs capacités opérationnelles, et ainsi faciliter la transition entre la formation et l’emploi.

 Il faudra également dynamiser les centres de formation destinés à des métiers bien spécifiques afin de garantir l’acquisition des techniques et des compétences répondant aux besoins actuels des entreprises.

 Outre les compétences techniques, certains jeunes demandeurs d’emplois arrivent sur le marché du travail avec des lacunes au niveau de l’expression écrite et orale.

 Les  organisations comme la BAD et la Banque mondiale doivent assister les pays africains pour la mise en place des programmes de formation alliant capacité technique et linguistique, pour les jeunes qui pourront transformer l’Afrique. La véritable transformation se fera faite par l’homme et pour l’homme. Autrement dit la transformation qui bénéficiera aux africains devra être faite par les africains eux-mêmes mais à condition qu’ils soient bien formés.

Mahamat AssouyoutiMahamat Assouyouti, Young Professional, Operations Officer, Private Sector Department

 « En associant les pays africains dans la définition de cette stratégie à long terme, la BAD a souscrit à un objectif de résultat qu’elle ne peut se permettre d’échouer »

 Que vous inspire le thème des Assemblées annuelles de cette année : Transformation structurelle de l’Afrique et quelles doivent être selon vous, les priorités pour amorcer cette transformation du continent ?

Un fait incontestable de cette dernière décennie est que notre Afrique avance, une Afrique dotée des moyens de ses ambitions (les ressources minières africaines représentent un tiers des réserves mondiales, 2/3 de sa population est jeune, etc.), une Afrique affichant des taux de croissance de loin supérieur au reste du monde (5% en moyenne contre moins d’1% en Europe ou 2% aux USA) mais aussi une Afrique dont les défis ne cessent de croitre.

 En effet, cette évolution positive de ces indicateurs doit être durable, inclusive et saine pour permettre à une génération future d’africains de s’enorgueillir de vivre sur un continent prometteur, à l’abri d’insuffisances évitables (famine, guerre, épidémies, etc.) et capable enfin d’exporter le bien être.  Pour arriver à un tel objectif, l’Afrique doit être en mesure de mettre en place les bases solides d’une transformation structurelle, alliant croissance économique saine, inclusive mais aussi un cadre institutionnel et politique à l’abri de toutes manœuvres opportunistes. La Banque Africaine de Développement est l’un des acteurs clés de cet accompagnement du continent vers sa transformation structurelle tant attendue.

 Qu’est-ce qui sera différent par rapport à ce que nous faisions ? En d’autres termes, que devra-t-on faire différemment (et comment ?) pour engager la transformation de l’Afrique ?

 Longtemps restée à la traîne du développement avec un rôle à défaut d’exportateurs de matière premières et d’importateur de produits finis, l’Afrique a montré ces dernières années ses capacités de résilience (crise financière 2008/2010), de croissance intégré (13% des échanges commerciaux du continent sont interafricains), de transformation économique (46% des échanges intra-africains  sont constituées actuellement de produits finis ou semi-finis), etc.  Le modèle économique africain ne peut plus continuer à être axé sur la dépendance économique et financière internationale.

 L’Afrique est sans nul doute le prochain marché émergent dont les bases doivent être forgées dès maintenant.

 Pour engager cette transformation, les actions doivent tenir compte de la spécificité africaine des économies dont les acteurs ne sont pas classiques. En Afrique, ce train de développement doit embarquer les PMEs, les communautés locales, les femmes, les populations indigènes mais aussi la société civile. Certains domaines prioritaires longtemps abandonnées sont des préalables à tout décollage : infrastructures, secteur privé, intégration économique.

 Aussi, notre manière de faire doit répondre aux besoins des économies africaines : des outils dédiés aux PME, aux échanges commerciaux inter-pays, aux institutions publiques naissantes, etc. La diversité des économies africaines favorise une intervention harmonieuse visant une intégration des besoins et ressources de chaque pays. Certains domaines transversaux doivent être des préalables à nos engagements futurs efficaces que nous devons accompagner : institutions publiques fortes, gouvernance, climat des affaires, éducation de base, etc.

 Vous avez entamé votre carrière à la Banque comme jeune professionnel. En tant que futur responsable de la Banque, quels liens faites-vous entre gouvernance et politique et la transformation du continent ?

 Une rétrospective du développement en Afrique permet aisément de pointer plusieurs maux dont le principal est l’absence ou faible gouvernance accentué par des priorités non définis de nos politiques publiques. Le fruit d’une transformation du continent Africain ne peut être efficace et repartie harmonieusement entre les populations qu’en présence d’un écueil sain, solide et fonctionnel : une gouvernance politique stable. Si ce prérequis n’est pas assuré, les efforts resteront vains et les résultats remis en cause par la moindre errance politique. Des années de croissance économique peuvent être remises en cause par une récession due à l’instabilité politique du fait d’une absence de gouvernance.  Ainsi, nos actions en faveur des infrastructures, secteur privé et intégration régionale doivent s’accompagner d’un appui à l’émergence d’une gouvernance politique saine dans nos pays. Les acteurs politiques et étatiques doivent y être associés : société civile, institutions publiques, communauté. L’objectif étant d’avoir des économies transformées tant au niveau structurelle (croissance stable et durable) que politiques (institutions publiques fortes). L’Afrique a un défi majeur qui est celui de réduire à zéro le nombre d’Etats fragiles dont elle détient le record à ce jour. Cette fragilité est souvent due à une absence de gouvernance qui finit par la destruction de tout environnement favorable au développement. La Banque africaine de développement avec ses outils adaptés (FAD, BAD, FEF, Fonds spéciaux, etc.) est l’institution qui peut accompagner cette transformation structurelle du continent avec des conseils adaptés.

Parlant de la stratégie décennale, le président de la Banque a dit: “En l’absence d’un bon plan d’action, l’engagement et la coresponsabilité ne saurait donner un bon résultat.»

 La BAD entame un tournant historique en adoptant une stratégie à long terme (2013-2022) prenant en compte les défis majeurs du continent pour les 10 prochaines années.  Impliquant plusieurs axes et différents acteurs, cette stratégie ne peut réussir ses objectifs qu’en adoptant un chronogramme d’actions définissant clairement les actions à chaque phase ainsi que les responsabilités de chacune des parties prenantes.

 En associant les pays africains dans la définition de cette stratégie à long terme, la BAD a souscrit à un objectif de résultat qu’elle ne peut se permettre d’échouer et pour cela, la Banque, comme l’a rappelé le Président doit appréhender à sa juste valeur le niveau d’engagement et de coresponsabilité de ses collaborateurs d’une part et d’autre part de ses « client » pays africains.

 A l’orée de l’année 2017/2018, nous serons fiers de faire partie du premier bailleur de fonds africain dont la stratégie à long terme aura été mise en œuvre au profit du développement du continent avec succès et dont la deuxième phase sera de consolider les acquis d’une Afrique émergente, intégré et visant des objectifs orientés vers l’expansion économique que de chercher à atteindre des OMD concentrés sur les besoins de base.

 Comment, en tant que futur responsable de la BAD, comptez-vous contribuer, aujourd’hui, pour la transformation effective de l’Afrique ?

 Ma contribution en tant que Jeune professionnel dans le rôle de la Banque dans le cadre de la transformation de l’Afrique s’inscrit en droite ligne avec les critères qui sous-tendent la notion de Jeune professionnel : innovation, ambition, leadership et résultat.

 J’ose espérer qu’avec cet état d’esprit, le jeune professionnel puisse apporter des nouvelles idées pour une nouvelle forme de développement en Afrique basée sur la créativité, l’audace et la culture de résultat. Plus concrètement, l’apport du JP dans cette transformation de l’Afrique peut être à double niveau : apporter des nouvelles idées dans les opérations de la banque à destination de l’Afrique (financements innovants, montage opérationnel complexes de projet, nouveaux outils de financement autre que le FAD, BAD, etc.) et insuffler un nouveau modèle de partage de la connaissance au service des opérations (intégration de cette riche production intellectuel de la BAD dans nos opérations quotidiennes, accompagner l’évolution de la BAD dans son ambition de devenir le centre de référence africain du savoir, etc.).

 Le dispositif actuel du programme des jeunes professionnels de la BAD avant d’être une chance unique aux jeunes d’embrasser une carrière enrichissante à la Banque doit être perçu par la Banque comme un réservoir de nouvelles idées au service de cet objectif de transformation structurelle de l’Afrique dévolu à l’institution.

 Meissa Gueye NdirMeissa Gueye Ndir, Chargé supérieur de budget au Département du budget

 Que pensez-vous du thème des Assemblées annuelles 2013 : la transformation de l’Afrique ? Et que doivent être les priorités pour la mise en œuvre effective de cette transformation ?

L’un des défis majeur de l’Afrique, c’est  la réduction de la pauvreté et du gap infrastructurel. Pour ce faire,  l’Afrique doit se métamorphoser en tirant profit de son immense potentiel dans les domaines des ressources naturelles et humaines pour aller vers une croissance économique durable et rapide.

 D’un constat global, les économies en mode de croissance forte se transforment structurellement. Une croissance rapide sur une longue période demande aussi une orientation politique ferme, il est donc heureux de constater que le thème des Assemblées annuelles de la BAD cette année est axé sur la transformation structurelle de l’Afrique. L’un des piliers stratégiques de la Banque est axé dans le domaine des infrastructures. Aucun pays n’est parvenu à une croissance rapide et durable sans également maintenir des taux d’investissements élevés en matière d’infrastructures, d’éducation entres autres. Ces dépenses stimulent l’initiative privée et permettent également l‘émergence de nouvelles industries qui bénéficient ainsi d’une main d’œuvre ayant un bon niveau d’instruction et également d’un ensemble infrastructurel de qualité ainsi qu’un réseau électrique fiable. Ce qui pourrait permettre au continent africain de tirer parti du dividende démographique en ce sens qu’en Afrique, les jeunes constituent la majorité du milliard d’habitants.

 Et que doivent faire les Africains différemment pour stimuler cette transformation ?

 L’investissement dans les domaines des infrastructures et de la formation est un impératif pour le développement du continent et la création d’emplois pour les jeunes africains afin de générer les connaissances et compétences nécessaires pour pouvoir gérer l’urbanisation rapide et tirer profit de la rente démographique. Pour traduire la croissance en transformation structurelle globale, il faudra une vision claire, une coordination efficace des actions menées et une volonté systématique de mettre en place des actions efficaces et coordonnées pour adopter et appliquer une politique de développement des infrastructures cohérente. La BAD est à même de jouer ce rôle de synergie des actions pour une transformation globale de l’Afrique vers une croissance durable et inclusive.

Anne V. Celestino Anne V. Celestino, jeune professionnelle, Secrétariat Général et Vice-présidence de la BAD

 « La transparence, la diffusion et l’accès à l’information, la lutte contre la corruption, de même que la co-responsabilité des décideurs vis-à-vis leurs concitoyens, sont des éléments essentiels à prendre en compte dans la transformation du continent africain »

 Le thème des Assemblées annuelles, cette année, c’est la transformation structurelle de l’Afrique.  Quelles pourraient être selon vous, les priorités pour amorcer cette transformation du continent?

 La transformation structurelle de l’Afrique, ce thème sera profusément discuté lors des différents séminaires et événements à l’agenda des Assemblées annuelles.

 A partir des objectifs de la Stratégie du Groupe de la Banque qui définissent le cadre pour améliorer la qualité de la croissance et ainsi amorcer la transformation du continent, j’aimerais mentionner ici trois priorités parmi tant d’autres, et qui font partie intégrante de la Stratégie et des opérations de la Banque.

 Il s’agit tout d’abord de la bonne gouvernance, notamment les principes de transparence, de responsabilité et d’égalité. La promotion et le respect de ces principes dans le processus décisionnel, ainsi que dans l’exécution et le suivi de ces décisions, permettra d’engager tous les acteurs à participer activement au développement de leur pays, y compris les groupes dits vulnérables et qui sont jusqu’à présent encore marginalisés et tenus à l’écart des prises de décision.

 D’autre part, l’éducation a un rôle primordial à jouer dans la transformation structurelle de l’Afrique. Je pense à la scolarisation universelle, à la formation des futurs leaders, au renforcement des capacités des classes moyennes. L’éducation joue également un rôle-clé dans le changement des mentalités, pour que chaque Africain(e) ait l’opportunité de s’identifier et contribuer à la transformation du continent.

Enfin, la transformation structurelle passe par une meilleure gestion des ressources naturelles. Dans la lignée des activités de la Banque, il faut continuer à encourager l’utilisation des nouvelles technologies, l’amélioration des capacités nationales et le développement des marchés régionaux. Un des points-clés de cette transformation serait de pouvoir dénoncer tous les accords déloyaux d’exploitation des ressources naturelles entre les gouvernements et les compagnies étrangères afin de permettre aux pays de s’approprier la production, la transformation et la commercialisation de leurs matières premières.

 Que devra-t-on désormais faire différemment (et comment ?) pour engager la transformation de l’Afrique ?

 La transformation structurelle sera forcément conduite par des solutions novatrices, en utilisant les ressources disponibles pour répondre aux besoins propres du continent, tel que le e-health et le mobile financing. Il faudra également que ces solutions soient plus inclusives, c’est-à-dire qu’elles permettent au plus grand nombre d’en bénéficier soit d’une manière directe, soit en adaptant la méthode à leur contexte. Cela passe aussi par un accès global à l’information et une meilleure diffusion des connaissances.

 Le leadership a une grande responsabilité dans la réussite de la transformation structurelle. Les dirigeants doivent apporter une vision et une inspiration à leurs peuples pour les engager dans cette transformation et la porter au-delà de leurs frontières. Concrètement, cet engagement se traduit par une inclusion des acteurs de la société civile et du secteur privé dans les prises de décision et les activités dont ils sont bénéficiaires.

Vous avez entamé votre carrière à la Banque comme jeune professionnel. En tant que futur responsable de la Banque, quels liens faites-vous entre gouvernance et politique et la transformation du continent ?

 Je pense que les liens entre gouvernance, politique et transformation de l’Afrique se trouvent à tous les niveaux. La transparence, la diffusion et l’accès à l’information, la lutte contre la corruption, de même que la responsabilité des décideurs vis-à-vis leur concitoyens, sont des éléments essentiels à prendre en compte pour engager une transformation structurelle solide et durable. Il est également nécessaire une ferme volonté politique pour investir dans cette transformation, en termes d’allocations budgétaires, de ressources humaines et de priorisations de l’agenda politique.

 De plus, il y aurait un net avantage à consolider une politique commune à l’échelle régionale et internationale pour réguler les marchés, soutenir le développement durable et positionner l’Afrique en tant que partenaire fort au niveau des négociations internationales.

 Parlant de la stratégie décennale, le président de la Banque a dit: “En l’absence d’un bon plan d’action, d’engagement et de responsabilité, nous ne pourrons pas réussir.» Comment espérez-vous contribuer à cette stratégie?

 La nouvelle Stratégie de la Banque apporte une vision pour le continent à un moment crucial de son histoire. L’Afrique possède les ressources naturelles, financières et humaines; elle est en pleine croissance économique et démographique, alors que la plupart des autres régions de la planète sont en récession. L’Afrique doit se donner les moyens et profiter de cette opportunité. J’aimerais apporter ma contribution en travaillant avec nos pays membres régionaux pour les aider à atteindre les objectifs de croissance inclusive et transition vers la croissance verte afin d’assurer la stabilité et le développement durable du continent.

Olufunso SomorinOlufunso Somorin, Young Professional, Quality Assurance and Results Department

 “I would be committed to supporting knowledge work and operational activities on “how to” grow green as well as climate-proof development in Africa.”

 The theme of this year’s Annual meetings is Africa’s structural transformation. What according to you should be the priorities for this transformation?

 For years we have been celebrating economic growth in Africa – thanks to the average 5% GDP growth per year. Truly, this growth is considered robust and sustainable. However, it is yet to transform the lives and livelihoods of the African people. I believe for this transformation to happen, Africa needs to give utmost attention to three core priorities: infrastructure development, agriculture and skills development.

 First, beyond its contribution to the growth we have at the moment, infrastructure development is much more critical for Africa’s transformation. Everyone seems to be aware of this because the serious deficit we have on the continent makes life hard for people and businesses. We need to be more ambitious in our infrastructure investment plans, especially in the energy, transport and agriculture sectors. If Africa is going to move from economic growth to economic transformation, we need massive investment in infrastructures that can help reduce high production and transaction costs.

 Second, I strongly believe agricultural development is central to poverty reduction in Africa. Africa needs to shift from agriculture as a farming practice to agribusiness where industrial upgrading and technological innovation drive the sector. I would imagine that under an agribusiness policy system, investments would be given to seed inputs, irrigation systems, storage facilities and even market systems. It is quite disturbing to think many rural people have practiced subsistence farming for decades, yet they still live in extreme poverty. That is why I believe for a country to transform its economy it must shift to market-oriented and agro-processing systems. My country, Nigeria, is passionately pushing for this; the future is beginning to look great for the country. Even investors who did not believe in the so-called “agricultural transformation” project are now beginning to look for opportunities to invest in the sector. The government has a role to provide the strategic leadership and an enabling environment for this transformation to happen.

 Finally, another priority for structural transformation is skills development. We often talk about demographic dividend in Africa because about 60% of the total population is under 25 years of age. I am of the opinion that if we are going to use this expanding labour force to our economic development, we must invest in their skills development. A well-skilled labour force is a formidable asset for accelerated economic growth and transformation. Every society that is developed today made strategic plans to invest in its people. If Africa is going to be a global centre for manufacturing and service industries, it must make education and skills development a priority.

 What and how should things be done differently to spark Africa’s transformation?

 In order to spark Africa’s transformation, I would argue we should focus on three important things.  First and foremost, we must design African solutions to our problems. We have had enough of all these economic models, development models and structural adjustment programs that have not solved Africa’s problems for decades. If there is anything that needs to be done differently, it is looking inwardly for solutions that speak to our specific challenges. It is good to appreciate the path that others have taken and, yes, we can learn from them, but I don’t believe we should copy them. We need our own “Africonomics”. By that, I mean we need to understand the multi-dimensional character of our economic and social challenges. We need to know what alternatives are there and the short- or long-term unique solutions to proffer. I believe some countries are already doing this.

 Second, we need to create a new environment for innovation and creativity. This enabling environment should be seen as a “marketplace” where innovations and creativities needed to spur entrepreneurship are traded. I am sure this will provide opportunities to harness the passion and youthful energies of many young men and women in our countries. Related to this environment for innovation is the power of technology. We have seen the revolution in the telecommunication industry, and its boundless opportunities for economic growth and development. Today, the Internet is becoming as basic and essential as the oxygen you breathe. We need to take advantage of this revolution to build a new space for service delivery in Africa.

 You started at the Bank as a young professional. As a future manager at the Bank, how would you link governance and politics to Africa’s transformation?

 For me, governance is everything! Africa must place a value on the essential attributes of good governance: transparency, fiduciary responsibility, accountability and participation. The relevance of governance stretches across the main objects, areas and sectors of Africa’s transformation. From the management of natural resources to financial revenues, from planning of investments to actual delivery of the benefits of such investments; even from managing interests and expectations of the population to their involvement in decision-making processes at all levels, governance and politics are critical. I would label governance as the “unseen hand behind economic prosperity.”

 As a student of institutional theory, I “religiously” follow the work of Daren Acemoglu and James Robinson – the two have done a lot of work on the power of institutions for growth and development. Bringing it home to the African context, we need serious institutional reforms in many of our countries. Issues such as property rights, security of ownership of assets and distribution of political power are determinants of economic prosperity. In some other countries, we just need to strengthen institutions and regulatory environment to provide incentives to people and businesses towards making the choices that will foster economic transformation.

 Talking about the Ten Year Strategy 2013-2022, the Bank Group President recently said, “Without a good action plan, commitment and accountability, we cannot succeed.” How do you hope to contribute towards this strategy?

 First, let me congratulate the Bank on the Ten Year Strategy. It really provides a strategic direction on what we should be focusing on in Africa. I do agree that we need a good action plan in order to succeed. But I think as a Bank we need to invest more in knowledge work. As a firm believer in the power of knowledge, I always tell my friends that “when you know better, you act better.” In the context of our work, I am of the opinion that knowledge must drive our planning and actions if we must succeed.

 As a climate change specialist, the Strategy’s second objective of gradual transition to green growth appeals to my core competence. I hope to support analysis of options that countries and regions have in order to develop without compromising their natural capital assets. I would be committed to supporting knowledge work and operational activities on “how to” grow green as well as climate-proof development in Africa.

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