Les cinq priorités que la Banque africaine de développement (BAD) a posée sur la table, dites TOP 5, constituent une véritable thérapie, susceptible d’aider les pays africains à relever les principaux défis qui entravent la transformation de leurs économies.
C’est pour être en phase avec cette donne sur le terrain, que l’institution a placé au menu de ses Assemblées annuelles de 2017 à Ahmedabad, Inde, à savoir « Transformer l’agriculture pour créer de la richesse en Afrique ». Le thème se veut le reflet de la célèbre révolution verte de l’Inde, qui a sauvé des millions de personnes de la famine.
De manière concrète, sur le terrain, depuis ces deux dernières années, la BAD a multiplié les actions et initiatives envers les jeunes diplômés africains – lancées pour les attirer vers l’agriculture en tant qu’activité lucrative. Les encourager à aller à la terre. Une manière pour la BAD, de faire appliquer l’adage africain qui dit : «La terre ne ment pas. Elle nourrit durablement l’homme.» Ainsi, l’institution s’est engagée à investir 24 milliards de dollars EU dans l’agriculture et l’agro-alimentaire sur le continent au cours des 10 prochaines années.
Au chapitre de l’accès des Africains à l’électricité à moindre coût à l’horizon 2025, le président de l’institution, Akinwumi Adesina n’a de cesse répéter que «L’homme africain est fatigué de vivre dans les ténèbres» - un état de chose, qui, de toute évidence, retarde le développement du continent et par ricochet le développement de l’homme ainsi que sa transformation. Solutions concrètes et immédiates de la BAD pour éclairer l’Afrique : Elle a déployé son projet visant à investir 12 milliards de dollars EU dans le secteur de l’énergie au cours des cinq prochaines années et mobiliser 45 à 50 milliards de dollars du secteur privé. La Banque prévoit de relier 130 millions de personnes au système de grille, 75 millions de personnes grâce à des systèmes hors réseau et fournir à 150 millions de personnes l’accès à une énergie propre.
La BAD s’y est engagée, et de manière irréversible. Et des voix, et non des moindres – des Chefs d’Etat et de gouvernements africains et non africains, des représentants clés du secteur privé d’Afrique et du monde, de la société civile et des organisations internationales et régionales africaines – ont déjà apporté leur onction au TOP 5. Toutes choses qui renforcent l’engagement et la conviction de la Directrice du Département du Développement du Secteur privé de la BAD, Kodeidja Diallo, et d’étayer, statistiques et chiffres à l’appui, les stratégies de financement du Secteur privé de la BAD (A lire dans notre prochaine édition). Une chose est claire pour Mme Diallo : «Avec l’onction de ces éminentes voix, et une volonté politique, l’Afrique gagnera la bataille durable engagée pour se transformer et générer de la richesse. »
De son point de vue, les 5 priorités (TOP5) sont intrinsèquement liées aux Objectifs du Développement Durable (ODD) ainsi qu’aux engagements mondiaux sur le changement climatique. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), voit particulièrement en ce TOP 5, «UNE VOIE DE SALUT POUR L’AFRIQUE », et estime que si l’Afrique s’y focalise, il lui sera possible d’atteindre 90% des ODD et 90% de son agenda 2063. L’organisation onusienne souligne en substance : «Les 5 priorités de la BAD constituent un accélérateur du développement intégral et inclusif de l’Afrique. »
Les experts, décideurs politiques et organisations de la société civile présents à Ahmedabad, devront approfondir les réflexions sur le rôle que joue l’agriculture joue dans le développement de l’Inde et en tirer des leçons pour l’Afrique.
Pour Mme Diallo, en dépit des bonnes performances économiques, ces dernières années, il reste encore beaucoup à faire dans le continent. La BAD, quant à elle, va, entre autres réponses, continuer de nouer des partenariats plus solides pour mobiliser les ressources, en particulier du secteur privé et faire avancer l’agenda. Car une croissance inclusive et résiliente nécessitera un accès plus étendu aux opportunités économiques et une création d’emplois productifs et une transformation structurelle basée sur l’industrialisation et la diversification. C’est la quintessence du travail de la BAD et elle mérite l’appui de tous pour la réalisation de sa vision. «Nous y croyons fermement,» a conclu Mme Diallo dans cet échange qu’elle a bien voulu avoir, ce jour, à Ahmedabad, avec ANNUALMEETINGS DAILY.
Mme Kodeidja Diallo est l’actuelle Directrice du Département du développement du secteur privé de la BAD.