«Financer le commerce pour favoriser l’intégration régionale et la coopération sud-sud», est le thème sur lequel s’est penché un panel, le 26 mai 2016 à Lusaka, en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD).
L’événement a rassemblé plus de 360 participants, comprenant des représentants du secteur privé, des institutions financières, nationales ainsi que les banques régionales de développement, les petites et moyennes entreprises ainsi que les décideurs politiques.
Entre autres leçons tirées des discussions : Financer le commerce est un facteur déterminant pour doper les échanges commerciaux, d’où son importance pour la croissance économique de l’Afrique. Selon les panelistes, le commerce africain ne représente que 2 % du commerce mondial alors que le commerce intra-africain n’en représente que 12 % en comparaison avec 60% pour l’Europe et 35 % pour l’Asie.
Le déficit en matière de financement du commerce en Afrique, est dû à la faible notation des pays membres régionaux, aux systèmes bancaires relativement faibles, ainsi qu’à la modestie des capitaux de base des banques nationales.
Un constat important fait par les panelistes, met en évidence le fait que, pour l’Africain, la perception du risque dans les affaires est un facteur déterminant. Par ailleurs, un contrôle réglementaire accru à la suite de la crise financière, a aggravé le problème, si bien que les pays africains à faible revenu en supportent les frais.
Il en résulte que le manque de disponibilité des services de financement du commerce extérieur présente des risques évidents pour la performance économique des pays membres régionaux (PMR). “Le déficit dans le financement du commerce extérieur empêche les PMR de profiter pleinement des effets de la croissance générée par ce secteur.”
L’on note également que l’écart structurel dans le marché du financement du commerce, estimé à environ 120 milliards de dollars par an, dépasse de loin la capacité d’une seule institution, et exige des partenariats entre les institutions financières, ainsi qu’une collaboration entre les secteurs public et privé afin d’élargir le canal du crédit pour le commerce.
“Le déficit en matière d’infrastructures a besoin d’être jugulé. La collaboration avec les gouvernements est nécessaire pour harmoniser les procédures douanières et autres cadres de travail, en vue de faciliter le mouvement transfrontalier des marchandises et des capitaux.”
S’appuyant sur des chiffres et des expériences, les panélistes ont également démontré que l’économie africaine continue de croître et de se diversifier, mais qu’elle a de plus en plus besoin financement du commerce, pour soutenir les domaines prioritaires de la BAD. “Le financement du commerce intra africain est indispensable pour doper la croissance. Promouvoir le commerce régional conduirait donc à une plus grande production de marchandises, et le développement de chaines de valeur,» a conclu la réunion.
Par Aristide AHOUASSOU