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Comment nous ériger en continent, si nous sommes incapables de nourrir des enfants ?

Dr._Julitta Onabanjo

Dr._Julitta Onabanjo

« Investir dans la nutrition infantile, miser sur la volonté politique des dirigeants africains et former des partenariats, en vue d’en découdre avec les méfaits de la malnutrition», était l’une des discussions ayant attiré du monde, lors des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD, à Lusaka, du 23 au 27 mai 2016.

Un panel de discussions, a réuni autour du Président de la BAD, Akinwumi Adesina, d’éminentes personnalités, notamment l’Africa Progress Panel, le think tank de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan ; la Fondation Bill & Melinda Gates (par vidéo) ; Aliko Dangote Foundation et l’ancien Président du Ghana, John Agyekum Kufuor.

Le message adressé aux dirigeants africains et aux institutions internationales se veut positif et distinct. En clair : «Investissez massivement dans l’agriculture et la nourriture pour satisfaire les besoins nutritionnels des enfants et des familles, et contribuer à réduire ainsi la pauvreté.»

«Si les gouvernements prennent la bonne décision, font de la nutrition des enfants une priorité, et établissent de bons partenariats le continent pourrait sortir de l’ornière. »

Au terme des discussions du panel, le Président Akinwumi Adesina a signé un nouveau partenariat sur la promotion de la nutrition en Afrique, avec Jamie Cooper, présidente de Big Win Philanthropy et une représentante de Dangote Foundation.

Ce partenariat participera au renforcement des capacités de la BAD, à hauteur de 2 millions de dollars, pour libérer les potentialités des investissements, dans les domaines agricole, de l’enseignement de la puériculture et autres méthodes nutritionnelles.

Il contribuera également au renforcement des investissements dans les secteurs vitaux, notamment l’agriculture, l’éducation, susceptibles de profiter aux enfants. «Des enfants bien nourris constituent un atout pour l’avenir et pour la croissance économique africaine. Des enfants mal nourris font perdre à l’Afrique 11% de son PIB, » a observé Adesina.

Pour le président de la BAD, si la croissance de nos enfants est retardée d’aujourd’hui, la croissance de notre économie sera freinée demain. Raison pour laquelle, il a prôné l’investissement massif dans l’agriculture, pour nourrir le continent.

«Pour permettre aux populations de sortir de la pauvreté, et faire émerger nos économies, nous devons d’abord investir dans l’infrastructure de la matière grise, qui va booster le cerveau de nos enfants,» dira Adesina. Et d’ajouter : «La nutrition n’est pas seulement une question de santé et de développement social, mais un investissement qui balisera la croissance économique des pays africains. »
Trop d’enfants africains sont éprouvés par la malnutrition

L’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a présenté un tableau peu reluisant de la situation des enfants africains mal nourris et a souligné la pertinence du partenariat et des investissements dans l’agriculture. Car dira-t-il, plusieurs enfants africains meurent chaque année à cause de la malnutrition générée par le manque de volonté politique, de partenariat viables et d’investissements conséquents dans la culture vivrière. « Les enfants et leurs mères sont les couches les plus vulnérables. Travaillons ensemble pour accroître la production agricole nécessaire pour nourrir les familles africaines,» a-t-il indiqué.

L’ancien président John Kufuor a, quant à lui, fait écho de ces prédécesseurs et noté que des millions d’Africains sont privés de l’accès à une nutrition adéquate, à la santé et à l’éducation. Il juge que les pays africains doivent, eux-mêmes, œuvrer à profiter davantage des potentialités agricoles du continent. «Comment pouvons-nous nous ériger en continent si nous sommes incapables de nourrir des enfants ? » s’est interrogé l’ancien Président ghanéen, soulignant que le projet de la BAD de nourrir l’Afrique est un signal fort à encourager.

Par Aristide Ahouassou

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